"L'affaire". Reportage de Rémi Mauger, Fr3

dimanche 22 novembre 2009

La romancière raconte

Pour témoigner de cette 'vacherie', Joëlle Guillais a écrit mauvaises nouvelles littéraires.





Vous pouvez accéder au livre en ligne en cliquant sur le lien ici

Les journalistes s'appuient sur le roman pour dénoncer le scandale

JMF, du journal l'ORNE



Michel Urvoy, Ouest France



Jérôme Garcin, LE NOUVEL OBSERVATEUR










Pierre Assouline

Chronique de la haine ordinaire
17/02/06

On pourrait le lire comme un thriller paysan si son auteur ne l’avait écrit comme un récit cathartique. La seule manière de se débarrasser d’un cauchemar vécu les yeux grands ouverts. Joëlle Guillais, historienne de formation, issue d’une famille modeste d’Alençon, publie régulièrement des essais et des romans inspirés du monde paysan quand elle ne sillonne pas la France pour animer des ateliers d’écriture. Jusqu’au jour où, dans la campagne du Perche où elle s’était installée, retapant une maison afin d’y trouver l’inspiration, le ciel lui est tombé sur la tête. Le prétexte ? Une histoire de hangar à vocation non agricole. Insultes, harcèlement, pressions, menaces. Juste de quoi la dégoûter de vivre ici. Ils l’ont emmerdée avec un sens consommé de la méchanceté, d’autant plus dévastatrice qu’elle est distillée méthodiquement. Pour appuyer leurs arguments, les hommes ont agité les fourches. Car elle avait touché la terre, leur terre à eux, de ses mains et de ses mots. On se croirait au mieux dans une querelle de voisinage qui tourne mal, au pire dans un fait divers du XIXème siècle aux confins d’un pays arriéré où les paysans font alliance avec les petits notables du cru pour pousser l’intrus à s’expulser lui-même de chez eux. On comprend alors sa colère contre “un certain pouvoir agricole” lorsqu’il s’allie au machisme à front de taureau. Ne lui restait plus qu’à exorciser tout ça à travers une chronique de la haine ordinaire, sous un curieux titre Mauvaises nouvelles littéraires (Atelier Mot à mot, 10 euros). Si cette sale histoire transcendée par la littérature vous rappelle celle vécue et écrite par Pierre Jourde, dans le Cantal, ce n’est pas tout à fait un hasard. Pas la même région mais la même France.

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