"L'affaire". Reportage de Rémi Mauger, Fr3

lundi 21 décembre 2009

mercredi 16 décembre 2009

La faucille a eu raison de la plume

Le Perche
A.E.H.
mercredi 9 décembre 2009


Grève de la faim

Je la fais car que penseraient les lecteurs si les romanciers, comme des laquais, se taisaient.

"Elle a pas gagné", a crié Rémi Guillochon aux journalistes niant ainsi sa condamnation à la cour d'Appel de Caen (cf Orne Hebdo 8 dèc)

Tout est dit. Non seulement les nuisances continuent mais l'insécurité s'aggrave. C'est désormais l'escalade de la violence constatée le 5 dècembre et que je vis au quotidien.

Pour preuve une personne après avoir frappé mon mari sur la route a lancé sa voiture sur mon vieux chien et est passé sur lui. Je suis frôlée par des voitures et tracteurs etc..

"Non ,la romancière n'éxagère pas ";
pour preuve: l'avocat de Mr Guillochon reconnaît lui-même les nuisances que je subis ( cf Ouest -France 5 dèc)..!!

Je fais une grève de la faim pour vous demander si vous trouvez acceptable qu’un homme parce qu’il est soutenu par un petit groupe de gens influents puisse chasser de son pays l’auteur de La Berthe et de la Ferme des Orages. Au tribunal d’Alençon, l’avocat de Mr Guillochon lisait des passages de ce roman aux magistrats afin que je sois jugée pour mes écrits.

Tous les agriculteurs savent maintenant que des syndicats agricoles et leur réseau ont sali et empêché une femme d'écrire. Les paysans professionnels de tous bords n’approuvent pas : "Vous êtes notre romancière « me disent ils.

Voilà …je voudrais vivre en sécurité et continuer d’écrire des romans pour mon pays. Ceux qui ont donné les moyens à mr Guillochon de refuser les plans et les aides pour travailler chez lui dans des conditions décentes pour les animaux et pour les humains sont les premiers responsables de ce qui a brisé ma vie.

Ces responsables politiques et autres ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas ce que tout le monde sait désormais. Leur complicité est grave. La maire actuelle de Saint-Mard-de-Réno, par exemple, conduisait elle-même leur avocat au tribunal, et a assisté à l'audience se tenant près de mr Guillochon...La vérité finit toujours par se savoir.

J’en appelle à votre soutien pour m'aider moralement . Afin que l'Orne ne s'endeuille pas et réagisse.

mardi 8 décembre 2009

La réunion du 5 décembre dans le Perche


Le 7 décembre s’est ouvert à Copenhague un sommet mondial soi-disant pour lutter contre le réchauffement de la planète.


Le 5 décembre sur la micro planète de Mortagne au Perche dans l'Orne, Joëlle Guillais a évoqué les représailles du pouvoir local, le cauchemar qu’elle vit depuis huit ans.

Non seulement, elle subit des nuisances mais elle vit dans un climat de violence qui la met, elle et sa famille en danger. Si on doutait de ses propos, des témoins ont pu vérifier le 5 décembre ce que la famille Guillais doit supporter.

La réunion s’est faite dans l'amitié mais aussi dans la stupéfaction quand elle a révélé l'historique et le rôle de quelques uns. Ou face à l'absurdité des sommes qui ont été dépensées pour maintenir « le mal-être » et endeuiller le Perche.


Elle a décidé de jeûner. Seule.

Elle n'ira pas à Copenhague.

Et n’en a pas envie.



dimanche 22 novembre 2009

JE VOUS INVITE CHEZ MOI LE 5 DECEMBRE 2009

Je suis romancière et historienne. J’ai publié « La Berthe » chez Plon en 1989. Un livre au cœur du monde rural sur une paysanne hors du commun qui a connu un grand succès sans rien céder à la facilité ou à la falsification. Ecrire est mon métier et mon atelier, mon usine, c’est ma maison du Perche. Dans le ventre de cette vieille bâtisse, j’ai accouché de phrases et enfanté mes livres. Où se sont nouées des amitiés et des fraternités avec les gens d’ici. Le Perche est mon pays. Mes livres sont des enfants du pays.
Pendant des années, à l’écart du monde et au milieu de lui, j’ai pu travailler comme je l’entendais. Jusqu’à ce que soit éditée « La ferme des orages », un roman sur le monde agricole, ses errements, sa course folle vers la faillite et la désolation.
Dès lors, mon paradis est devenu mon enfer. Ce roman, depuis, on me le fait payer. Derrière ma porte, je dois subir la présence d’un troupeau de bovins. R. Guillochon, l'exploitant, fait tourner ses moteurs (tracteurs, désilleuse,) faisant fi, non seulement de la paix d’une femme mais d’un cours d’eau. Et de la loi.
Car cet homme qui habite loin de ce hangar sous lequel il a installé son troupeau, a été condamné par le tribunal de Caen pour ses nuisances, s’acharne à me pourrir la vie en dépit de la décision de justice, grâce aux services d’un cabinet d’avocats des plus chers de France ...Donc il n’est pas seul ...très bien soutenu et missionné par des personnalités. Et le pouvoir politique local ferme les yeux. Et tout le monde agricole est sali dans l’affaire car pas un paysan censé et honnête ne pourrait cautionner ce que je subis.
Vous voulez vous faire une idée de ce je vis ? Je vous invite chez moi, au Puits, à Saint Mard de Réno, le samedi 5 décembre à 15h. Je vous ouvre ma porte pour une rencontre. Nous parlerons de littérature, de liberté, de la violence parfois faite aux femmes et de la quête insensée et nécessaire du « bien vivre ensemble ».

Joelle Guillais


A Mortagne, prendre la direction de Rémalard, tournez à gauche en direction de Loisail. A Loisail, prendre à droite à l’Eglise, continuez tout droit sur 1 km. Le lieu dit est Le Puits.

images d'une vacherie sans nom




Historique d'une vacherie sans nom


2001
- Sans être prévenue, le hangar vide et mitoyen à ma maison est vendu à M Guillochon qui habite dans une ferme située à plusieurs kilomètres de là.

- M Guillochon y installe sans en faire la demande à l’administration, un troupeau de bovins relevant des élevages classés.

- Débuts des nuisances et du harcèlement : bruits n’importe comment pendant des heures, voire des journées entières à quelques mètres de nos fenêtres, puanteur d’un silo d’herbe mouillée, tas de fumier près du cours d’eau etc…


2002
- La DSV recense 98 bovins, constate les nuisances et dresse un procès verbal de neuf infractions.

- L’administration qui est en mesure de sanctionner le contrevenant et de fermer l’exploitation, opte pour une solution amiable et propose un permis de construire, un plan d’aides importantes pour que M Guillochon transfère son élevage dans sa ferme.

- M Guillochon refuse.

- Face à l’échec de cette solution à l’amiable, le Sous -Préfet me suggère de porter plainte auprès du Tribunal de grande instance d’Alençon.

- Je suis défendue par un avocat local alençonnais.
M Guillochon est défendu par un des plus grands cabinets de France, le CMS Francis Lefèbvre de Neuilly-sur-Seine, dont le coût horaire est estimé à 600 euros... car il n'est pas seul , il est soutenu par le lobby agricole local entrainé par quelques potentats pour continuer ses nuisances , chasser la romancière , lui proférer des menaces etc..
- Je suis déboutée et condamnée à verser des indemnités à M Guillochon.


2004
- A la demande de l’administration, M Guillochon comparait devant le Tribunal de Police de Mortagne pour répondre de 9 infractions au Réglement sanitaire départemental.

-Toujours défendu par le grand cabinet parisien CMS Francis Lefebvre , il est totalement relaxé ...

- A plusieurs reprises, nous allons voir le député qui nous reçoit gentilment en nous disant qu’il ne peut rien faire.

- L’assistance sociale de la Société des Gens de Lettres m’accorde 1000 euros pour payer la prestation de mon avocat.

- Je fais appel .

- Fait exceptionnel et rarissime, le Président de la Cour d’appel de Caen, Mr Boyer,interpelé par cette affaire, se déplace lui-même jusque sur les lieux et tient audience chez nous.


2006
- Publication de "Mauvaises Nouvelles Littéraires "pour informer les lecteurs.


2007
- La cour d’Appel de Caen le condamne et reconnaît ainsi les nuisances.

- Mais le problème reste en l'état . Les nuisances reprennent et maintenant elles s’accompagnent de menaces de mort et d’un début d’exécution avec agression violente.

- Nous portons plainte à la gendarmerie.


2008
- En raison de la violence et de la dégradation définitive des conditions de vie , je me rends chez le directeur de la Chambre d’Agriculture et chez le Sous -Préfet pour leur demander d’agir face à une situation jugée aberrante par les agriculteurs eux mêmes.

- L’administration se mobilise de nouveau et propose des aides financières à M Guillochon et des aides logistiques.

- Il REFUSE cette nouvelle proposition.


Guillochon vit dans sa ferme sans animaux.
Guillais vit dans sa maison avec un troupeau de bovins et des tracteurs sous ses fenêtres.


M Guillochon ne partira pas car il est « missionné » par quelques personnes pour rester là et chasser une romancière…

Deux hommes sont venus me dire que je paierai cher "La ferme des orages".


A toutes fins utiles ou inutiles, sur le site Internet suivant:
www.lelepac.agriculture.gouv.fr
on peut lire que le montant annuel des subventions versées par l’Etat à M Guillochon est de 18 056 euros et 42 centimes.
Un Règlement Départemental Sanitaire datant de 1992 et dont l’exécution dépend du maire interdit toute installation d’élevage à 35 m d’une habitation , d’un puits et des berges d’un cours d’eau.

La romancière raconte

Pour témoigner de cette 'vacherie', Joëlle Guillais a écrit mauvaises nouvelles littéraires.





Vous pouvez accéder au livre en ligne en cliquant sur le lien ici

Les journalistes s'appuient sur le roman pour dénoncer le scandale

JMF, du journal l'ORNE



Michel Urvoy, Ouest France



Jérôme Garcin, LE NOUVEL OBSERVATEUR










Pierre Assouline

Chronique de la haine ordinaire
17/02/06

On pourrait le lire comme un thriller paysan si son auteur ne l’avait écrit comme un récit cathartique. La seule manière de se débarrasser d’un cauchemar vécu les yeux grands ouverts. Joëlle Guillais, historienne de formation, issue d’une famille modeste d’Alençon, publie régulièrement des essais et des romans inspirés du monde paysan quand elle ne sillonne pas la France pour animer des ateliers d’écriture. Jusqu’au jour où, dans la campagne du Perche où elle s’était installée, retapant une maison afin d’y trouver l’inspiration, le ciel lui est tombé sur la tête. Le prétexte ? Une histoire de hangar à vocation non agricole. Insultes, harcèlement, pressions, menaces. Juste de quoi la dégoûter de vivre ici. Ils l’ont emmerdée avec un sens consommé de la méchanceté, d’autant plus dévastatrice qu’elle est distillée méthodiquement. Pour appuyer leurs arguments, les hommes ont agité les fourches. Car elle avait touché la terre, leur terre à eux, de ses mains et de ses mots. On se croirait au mieux dans une querelle de voisinage qui tourne mal, au pire dans un fait divers du XIXème siècle aux confins d’un pays arriéré où les paysans font alliance avec les petits notables du cru pour pousser l’intrus à s’expulser lui-même de chez eux. On comprend alors sa colère contre “un certain pouvoir agricole” lorsqu’il s’allie au machisme à front de taureau. Ne lui restait plus qu’à exorciser tout ça à travers une chronique de la haine ordinaire, sous un curieux titre Mauvaises nouvelles littéraires (Atelier Mot à mot, 10 euros). Si cette sale histoire transcendée par la littérature vous rappelle celle vécue et écrite par Pierre Jourde, dans le Cantal, ce n’est pas tout à fait un hasard. Pas la même région mais la même France.

les journalistes en parlent

Jean-Pierre Beuve
L'écrivaine fait condamner le fermier



Didier Marie
L'écrivaine ornaise, le fermier et le juge
Ouest France

Jeudi 27 novembre 2007



le film de Rémi Mauger


La ferme des orages
a été adaptée par Peter Kassowitz pour France 3

débat

Débat … Mauvaises nouvelles littéraires

L’Esprit de conquête

CENSURE ET LITTERATURE…
LES FEMMES ET LE MONDE RURAL
LE POUVOIR EN MILIEU RURAL



Grâce au « miracle de la langue », nous pouvons tout dire. Et pourtant ce miracle n’échappe pas à la censure. Celle-ci est insidieuse. Elle est souvent politique, économique. Elle intervient dans les choix des mots et dans le choix des sujets. Plus grave, elle porte atteinte aux fonctions sociales de la littérature qui doivent s’exercer dans la diversité et la liberté.

« La censure m’a frappée de plein fouet suite à la parution d’un livre sur le monde agricole moderne : La ferme des orages. Parce que je traduisais des vérités, interprétais des silences, décrivais des pratiques, inversais les mondes, quelques hommes mécontents ont alors usé de leur pouvoir pour me réduire au silence et me chasser. Face à leur acharnement, j'ai cédé et je suis partie provisoirement. Et j'aurais pu me taire. Mais que penseraient les lecteurs, si les romanciers comme des laquais se taisaient lorsque nos libertés et nos droits sont menacés ? »

Nous ne sommes pas libres d’écrire ce que nous voulons, surtout quand on est une femme :

Derrière cette histoire de représailles ne se cacherait-il pas le maintien structurel de la domination du masculin sur le féminin ? Ecrire la terre, sur la terre relève de la transgression. Les femmes peuvent écrire à condition de plaire. Cela peut surprendre mais c’est ainsi. Pour une femme, cultiver la terre ou l’écrire, c’est remettre en question l’ordre structurel. Comment dépasser les interdits, fréquenter espaces interdits comme le pouvoir lorsqu’on est une femme ?

Il n’est pas donc pas surprenant de voir des hommes s’acharner sur une femme qui s’aventure sur leur afin de montrer symboliquement aux autres femmes ce qu’elles ne doivent pas faire.
La démocratie, la liberté d’expression et les droits des femmes ne sont pas des acquis mais un combat de tous les jours, jamais gagné. La littérature est un bel outil pour cette conquête à l’infini. Faut il encore pouvoir écrire.

Bibliographie

JOELLE GUILLAIS


Titulaire d’une thèse de doctorat en histoire de la criminologie sous la direction de Michelle Perrot, Joëlle Guillais est également romancière

Les grisettes ou l’imaginaire amoureux au 19ème siècle.
Femmes et solitudes, textes rassemblés par Arlette Farge,
Editions Montalba, 85

La chair de l’autre, histoire du crime passionnel au 19ème siècle. Doctorat d’histoire sous la direction de Michelle Perrot, publié par Anthony Rowley
Traduit en anglais aux éditions Polity Press,1989

Avec La Berthe, Plon, 1989, ou « ethnologie d’un scandale dans le bocage », l’auteur donne « sur le rapport des sexes, de classes aussi, à la campagne ; un document ethnologique d’une exceptionnelle qualité, en même temps qu’un récit d’une grande intensité » (Michelle Perrot).

Elle n’a pas oublié sa région natale : le Perche. Région où elle continue « les voyages à pied ou à vélo, le plus lentement possible» provoquant ainsi toutes les rencontres racontées dans ses deux romans : Les Champs de la colère et La Ferme des orages « afin d’en finir avec la lecture nostalgique du rural qui le discrédite au risque de nous rendre autiste à sa diversité »

Avec Agnès E. Plon, 1997, Une approche alors inédite des prisons de femmes, au travers du portrait d’une jeune fille trafiquante de drogue dans un pénitencier suisse.

La Prime aux loups, Belfond 2OO1 : « Le roman est un genre tabou pour l’historien, en même temps qu’il le fascine parfois. Voilà comment l’aventure de ce physiocrate et pionnier rencontré aux archive nationales, est devenu le roman de Simon, un texte imaginaire.
Prix des lycéens de Caen et Prix Emile Guillaumin

La Teinturerie, Le Reflet, 2002, diffusé par les Belles Lettres
Un sociologue de renom enquête sur de nouvelles pratiques érotiques. Il rencontre Marie et Valérie qui jouent dans une ancienne teinturerie désaffectée à fabriquer d’étranges conversations au téléphone. Des pages drôles, cruelles et violentes que traverse le vacarme du monde et qui révèlent une poésie sociale, mais une voix pudique pour rendre hommage à Pierre Bourdieu.

Barbie Rousse, sujet tabou, Le Reflet, 2OO3, Au hasard de ce qu‘il appelle son « tourisme littéraire » pourquoi ce brillant romancier, citadin convaincu retourne-t-il dans le Perche ? Sa rencontre avec une jeune exploitante le ramènera vers son propre univers, celui des grands groupes d’édition. Un parallèle audacieux entre deux univers que tout semble opposer.

Les causeuses, Mémoires et Cultures, 2OO5, roman avec l’association : La voix des femmes à Hérouville Saint-Clair.

Mauvaises nouvelles Littéraires, Récit autobiographique, Atelier Mot à Mot, 2007
Les Mots de Minuit avec Philippe Lefait

La Pesticide, Ed Jean Paul Rocher, diffuseur. Les Belles Lettres, Avril 2008